Être libre, ce n’est pas forcément savoir dire non. Être libre s’assimile d’abord à un processus, souvent long, mais nécessaire. En l’occurrence, la liberté implique la prise de conscience par la victime de violences sexuelles qu’il ne s’agit pas d’un devoir conjugal mais de relations non consenties.
La réappropriation de son corps est essentielle pour la personne qui est passée d’un état d’être humain à un état d’objet. La souffrance et les répercussions innombrables, sur la santé morale, le corps, les relations, le désir et la sexualité, passent avant tout par une prise de conscience de la violence subie et de ses conséquences. Beaucoup de victimes sont dans le déni et n’ont, dans un premier temps, pas conscience de l’impact que l’événement a sur elles et leur sexualité.
Dans une relation toxique, la sexualité est rarement saine,
respectueuse, pleine et épanouissante
dans le couple
Le Pervers Narcissique utilise toutes sortes de manipulations pour arriver à ses fins, et notamment dans le domaine de la sexualité. Par exemple :
L' homme va amener sa victime à réaliser n'importe quel fantasme afin de satisfaire un besoin sexuel inassouvi.
La femme, elle exploite son côté femme fatale pour exercer un chantage sur sa victime : la punition par le sexe.
La personne toxique possède cette grande capacité à entraîner ses proies dans sa propre perversion sexuelle. Il les amène à explorer des zones d’ombres qu’elles n’auraient jamais souhaité explorer par elles-mêmes. Dans la folie de l'emprise, le viol marital à répétition est très souvent employé par l'homme sur sa compagne, provoquant une fracture physique et psychologique sur la victime.
Dans les deux cas, le domaine de la sexualité reste la plus grande manipulation dans la perversité.
Souvent les victimes ne posent pas le terme de viol sur elles-mêmes. Et pourtant, nous sommes face à une effraction du non-respect de la personne provoquant un vrai traumatisme à long terme.
Il suscite le sentiment de honte les plus enfouis, les moins dicibles et ceux qui doivent rester les plus « invisibles ». En effet, le corps violé et violenté est vécu comme un corps abject et l’enfouissement de cette honte justifie d’autant plus le silence. Il en résulte l’intériorisation d’une image honteuse de soi (corps, sexualité, identité, morale) qui va faire naître la culpabilité.
Que cela advienne que la victime va se sentir coupable voire responsable. Ce sentiment de responsabilité et de culpabilité à comme conséquence d’atténuer le trauma et de lui donner un sens. En conséquence, dire ce que l’on a pu ou dû accepter de subir dans le cadre d’un lien toxique et destructeur, se ramène à un véritable aveu, aveu de l’effraction et du sentiment d’être un rien, un déchet anal. En effet, avouer c’est s’avouer à soi-même donc se reconnaître dans cette expérience, la subjectiver.